top of page
Photo du rédacteurLux (@critiquedelux)

LUX NOUS PARLE DE MOONLIGHT : PRÉSENTATION DE JOURNALISTE

L'équipe de rédaction de Et Pourtant Ça Tourne s'agrandit !

Nous avons recruté six nouvelles•eaux journalistes, qui rédigeront des critiques sur des sorties récentes. Dans les prochains jours nous posterons les critiques que chacun•e•s nous a envoyé sur un film dont iels souhaitent parler (pas forcément une sortie récente) et qui leur a valu d'être sélectionné•e pour être journaliste à nos côtés.


Dans cette première critique, Lux (@critiquedelux) nous parle de Moonlight.

Mais avant, voici une petite présentation de Lux :


Salut la commu, Ravie de rejoindre la team Et pourtant ça tourne ! Documentaliste de formation (plus pisteuse d’infos que dame du CDI), je suis fan de cinoche depuis mes premières claques cinématographiques : Kill Bill, Moulin Rouge et Battle Royale (me jugez pas). Depuis, j’ai développé une grosse passion pour les films sociodramatiques (je viens de vérifier, c’est un vrai mot), c’est-à-dire ceux qui disent quelque chose de notre société. Et quand ils sont féministes, c’est encore mieux !!! D’avance, excusez-moi pour les digressions et envolées lyriques qui ponctuent généralement mes critiques. Des bisous !


sortie 2016
genre DRAME
pays USA
durée 1H51
réalisé par BARRY JENKINS
avec MAHERSHALA ALI, TREVANTE RHODES, ASHTON SANDERS

« Every ni**er is a star » chante Boris Gardiner lors des premières minutes de Moonlight. C’est le propos même de la filmographie de Barry Jenkins : montrer à quel point être Noir aux États-Unis nécessite de la force et du courage pour faire face au racisme d’État. Seulement, Jenkins l’a rarement démontré avec une maîtrise aussi impeccable que celle de Moonlight.

 

Ce film est un récit de vie : celui de Chiron, un petit garçon vivant à Liberty City, un quartier pauvre de Miami. Délaissé par sa mère et brutalisé par ses camarades de classe en raison de son homosexualité, Chiron va trouver refuge auprès de Juan, un dealer au grand cœur, et sa compagne Teresa. Juan, incarné par Mahershala Ali (performance pour laquelle il remportera d’ailleurs l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2017), s’avère être une figure paternelle centrale à l’œuvre. Grâce à cette sublime paternité de cœur, Moonlight devient un film d’apprentissage : de la vie, de la confiance en autrui, de la construction de soi et de la masculinité.


 

Moonlight est un paradoxe dû au tiraillement entre le regard débordant de tendresse porté sur les personnages principaux, et la violence de l’environnement dans lequel ils évoluent : homophobie, misère, maltraitance, addictions. La caméra de Jenkins exulte d’amour pour ses sujets. La lumière magnifie les personnages, tandis que les audacieux mouvements de caméra traduisent leur vulnérabilité. Le son et la musique sont également époustouflants : si la bande-originale de Nicholas Britell nous transporte, Jenkins a bien compris que le silence vaut parfois mieux que n’importe quel violon pour intensifier l’émotion. Bref, rien n’est laissé au hasard dans Moonlight – c’est ce qui lui vaudra également l’Oscar du meilleur film. On pourrait reprocher au film un rythme qui s’essouffle ou des irrégularités entre les trois parties structurant le film, mais la beauté du geste et du message est telle que nous ne pouvons lui en tenir rigueur.


 

« Who is you, Chiron ? » lui demande son seul ami, Kevin. De l’enfance à l’âge adulte, ce questionnement va tirailler Chiron, jeune homme nébuleux en proie à un mal-être profond. Comment apprendre à s’aimer, et à aimer les autres, lorsqu’on a toujours été moqué et violenté ? Moonlight, c’est une quête vers l’estime et l’amour de soi, mais aussi et surtout la reconquête de sa propre identité.






16 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page