SORTIE 11 AOUT - COMEDIE - ETATS-UNIS - 115MIN
réalisé par SHAWN LEVY
avec RYAN REYNOLDS JODIE COMER JOE KEERY
Présentation Un employé de banque, découvrant un jour qu’il n’est en fait qu’un personnage d’arrière-plan dans un jeu vidéo en ligne, décide de devenir le héros de sa propre histoire, quitte à la réécrire. Evoluant désormais dans un monde qui ne connaît pas de limites, il va tout mettre en œuvre pour le sauver à sa manière, avant qu’il ne soit trop tard…Pour sa critique d'entrée, Léo a choisi de revenir sur un des pires films de l'année selon lui avec cette question : La représentation de la décadence d’une société consumériste ?
Nouveau film avec Ryan Reynolds en tête d’affiche, on est en droit de s’attendre non pas à un film d’une grande qualité mais à un film divertissant, sans grandes ambitions et un peu débile sur les bords. Est-ce réellement le résultat final ? Non, loin de là.
Dû à de nombreux défauts, le film devient insultant envers le public qu’il vise : les gamers.
Free Guy est d’une simplicité scénaristique déroutante, entre les personnages tellement clichés qu’on se met à les haïr, le déroulement qui est d’un lambda terrible, ou encore la mise en pause de l’histoire pendant 10 bonnes minutes, on se demande ce qui est arrivé au scénariste de Ready Player One. En effet, le film est coécrit par Zak Penn, à l'œuvre sur le film de Spielberg. Oubliez directement les questionnements qu’il apportait, on est passé du côté des méchants, ce film est l'œuvre de Nolan Sorrento. Le fan-service fait légion dans Free Guy, le film étant produit par Disney, la souris a cru bon de nous envoyer le plus de référence à la pop-culture possible, atteignant un point culminant dans la seconde moitié du film durant laquelle on peut tout de même observer un caméo de Chris Evans suite à l’utilisation sans raison apparente du bouclier de Captain America. Ajoutez à cela des thèmes musicaux sortis de nul part ainsi que des easter egg cachés en arrière-plan durant une scène lambda et vous obtenez un produit commercial à l’apologie de Disney.
Pour ce qui est de la représentation des gamers dans le film je ne vais pas vous faire l’affront de vous parler de tout ce qui ne va pas, je vais plutôt vous recommander la série d'analyses « Crossed » réalisé par Karim Debbache qui explique tous les problèmes que le film pose. Les joueurs de jeux-vidéos dans le film sont considérés comme ils l’étaient dans les années 2010 : des puceaux qui vivent encore chez leur mère ou alors des gamins recréant leurs phantasmes dans le jeu-vidéo… Des phantasmes qui ne sont à aucun moment réalistes (je veux dire être ultra viril jusqu’au ridicule et vouloir faire l’amour avec des femmes « parfaites » c’était vraiment votre rêve à 10 ans ?). Ce qui est encore plus attristant c’est l’apparition de personnes étant dans ce milieu vidéoludique, comme Ninja ou encore Pokimane, déjà le coup de pub que cela donne à ton film est assez énorme, mais là vous redirigez des personnes dont vous vous moquez au sein du long-métrage.
@TheWaltDisneyCompany
Ce genre de produit nous avions déjà eu l’occasion de le voir avec Space Jam 2 dans lequel la Warner se défoulait à coups de matraque marketing et voir que Free Guy suit le même schéma en est désespérant. Voir qu’en plus de cela la majorité des personnes ayant vus ces deux produits l’ont aimés (les deux films ayant plus de 80% sur Rotten Tomatoes) nous fait nous poser des questions : Sommes-nous conscient du pouvoir de l’image sur notre personne ? Les commerciaux, eux, le sont.
Au-delà du problème éthique que le film pose, de nombreux autres restent présents, que ce soit certaines scènes qui devraient être interdites dans le cinéma actuel. Comme par exemple la scène clichée et moquée de la femme fatale qui passe dans le champ de vision du personnage au ralenti, scène qui en plus d’être datée, objectifie la femme d’une manière terrible. C’est évident que le film l’utilise au second degré, mais qu’est ce que cela apporte réellement ? Est-ce que cela sert un propos à part « c’est pour la blague » ? Non, aucun. On pourra également parler des blagues du film qui font penser au Youtube des années 2010 (la scène avec la musique Wrecking Ball, sérieusement ?) pour pouvoir plaire au d'jeuns mais qui fait juste penser à un tonton bourré qui partage des memes sur Facebook. Tout le côté humoristique du film sonne daté… Mais surtout raté.
Le réalisateur se contente de montrer l’action avec de nombreux plans séquences créés numériquement pas très beaux qui sont aujourd’hui omniprésents dans de nombreux films très gros budget, vraiment aucune surprise sur ce point-là. L’abondance d’effets numériques rend l’image indigeste par moment mais reste convenable disons, et la photographie oscille entre le plutôt sympa avec de belles nuances ainsi qu’un beau jeu de couleur dans des lieux clos, et le dégueulasse, terne, mal éclairé avec littéralement aucun jeu de lumières.
@TheWaltDisneyCompany
Free Guy tant dans son fond que dans sa forme est repoussant et même si certaines personnes pourront y trouver un divertissement plutôt sympathique, rappelons que nous sommes face à un objet de consommation.
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