SORTIE PRÉVUE LE 16 JUIN - THRILLER/SF/HORREUR - FRANCE - 90MIN
réalisé par MATHIEU TURI
avec GAIA WEISS PETER FRANZEN
Une jeune femme monte dans la voiture d'un inconnu. Lorsqu'elle se réveille dans un tube, elle découvre un drôle de bracelet brillant qui égrène un compte à rebours. Elle comprend rapidement qu'elle va devoir s'échapper en rampant de ce lieu clos plein de pièges mortels et de très longs tunnels. En compétition pour le Méliès d’argent (meilleur film européen du festival), Méandre est le deuxième long-métrage de Mathieu Turi après Hostile (2018).
Un film rempli d’inventivité
Que ce soit la peur de l’inconnu ou la claustrophobie, Méandre est un film qui s’appuie sur des peurs bien réelles. Méandre est une expérience sensorielle qui (forcément) ne va pas toucher tout le monde de la même manière. Les plus touchés sont bien entendu les claustrophobes puisque Lisa (Gaïa Wess) évolue constamment dans un espace confiné, passant par des espaces parfois très étroits.
Si le film peut faire penser à Cube (Vincenzo Natali 1997) dans son concept global, la ressemblance s’arrête là. Méandre n’est pas un Cube 2.0 mais un film à part entière. Mathieu Turi confirme ce qu’il a montré dans Hostile et prouve à nouveau tout son talent pour filmer des espaces clos. Un film qui part avec ce synopsis peut facilement tomber dans la redondance mais ce n’est pas le cas de Méandre qui ne cesse de réinventer dans ses pièges, sa mise en scène et également ses ambiances visuelles. Le film arrive même à offrir des scènes de combats (ou du moins de lutte) dans le tube qui participent au fait de maintenir une tension quasiment constante. Malgré cette tension, on prend un certain plaisir à tenter de décoder les mystères ou à anticiper ce qui va arriver à Lisa car Méandre dispose d’un côté très ludique qui va nous pousser à vouloir comprendre les mécaniques et ce qu’il se passe dans ce tube et c’est très plaisant !
Le film passe également par plusieurs phases en enchaînant notamment des scènes de body horror, des scènes surnaturelles et même parfois un peu torture porn et c'est une de ses grandes forces.
Des personnages crédibles
Méandre est un film avec très peu d’acteurs. Si Gaia Wess livre une très bonne interprétation dans le rôle de Lisa le personnage principal, l’actrice est de très loin celle qui apparaît le plus à l’écran. Le finlandais Peter Franzén adopte un accent américain convaincant (première partie du film en anglais) et même si on sait très peu de choses du personnage, il arrive à remplir son rôle et à apporter du mystère (notamment sur la question du temps : Depuis combien de temps le tube existe ? par exemple). La jeune Romane Libert joue un rôle qui est important dans le développement du personnage de Lisa mais qui ce rôle est difficilement explicable sans le spoiler c’est pourquoi je ne le ferai pas.
On peut rapprocher ce film du premier de Mathieu Turi de part le fait qu’ils mettent tout deux en scènes deux femmes essayant de survivre par elles-mêmes face à un danger constant et imprévisible. Méandre nous offre le portrait d’une femme forte, convaincante et marquée par le deuil.
Un très bon scénario quelque peu hésitant
En plus de son propos sur le deuil, Méandre est très bon dans sa construction, la manière dont les événements s’enchaînent est très logique et cohérente. Cependant, on peut relever les seuls points faibles du film dans certains dialogues premièrement, les réactions vocales de Lisa face au danger sont toutes un peu similaires et il lui arrive plusieurs fois dans le film d’exprimer des évidences à voix haute ce qui dessert l’ambiance qu’arrive à installer le film contrairement au silence qui est très précieux et qui arrive par moments à être éloquent (quand l’excellente BO ne le fait pas) .
Il lui arrive également d’avoir des paroles contradictoires avec ses actes même si cela n’arrive qu'une ou deux fois dans le film et n’est donc pas réellement dérangeant. Enfin le dernier reproche que l’on pourrait faire à Méandre est d’être assez hésitant dans son surnaturel.
(Spoiler possible) Une scène peut nous faire penser à la présence d’aliens tandis qu’un segment vers la fin peut nous faire penser à une apparition paranormale. Peut-être que ces deux éléments ne sont pas liés et qu’il s’agit d’une mauvaise interprétation personnelle mais on a l’impression que le film ne sait pas trop où se positionner.
Certes ces bémols sont assez mineurs et n’impactent pas tellement la qualité du film mais il est néanmoins important de les mentionner.
Conclusion
Méandre est le genre de film qui ferait taire les détracteurs du cinéma français car c’est un film qui arrive à bien exploiter son “petit” budget (entre 2 et 3 millions d’euros) en faisant un film prenant, mystérieux et angoissant dont il est difficile de trouver des défauts. Méandre est cependant un film qui mérite l’expérience de la salle pour le côté immersif et anxiogène et on a hâte d’aller le découvrir (si possible) le 16 juin !
Une interview du réalisateur Mathieu Turi sortira prochainement en complément de cette critique !
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