SORTIE PROCHAINE - THRILLER - ITALIE/BELGIQUE - 95MIN
réalisé par ALESSANDRO TONDA
avec ADAMO DIONISI CLOTILDE HESME DJEMEL BAREK
Le premier long-métrage d’Alessandro Tonda, The Shift, est le film d’ouverture de cette 39ème édition du BIFFF. En première internationale, le film s’ouvre sur une scène d’attentat dans un lycée de Bruxelles puis se concentre sur deux ambulanciers ayant pris en charge malgré eux l’un des deux terroristes alors encore armé d’une ceinture explosive.
Des séquences fortes
De la scène de l’attentat en passant par la scène du tunnel jusqu’au désespoir des parents du jeune homme, le film offre son lot de séquences fortes. Fortes en émotions principalement, le film arrive à montrer les conséquences d’un attentat du point de vue des victimes, des policiers, des tueurs et de leur famille sans jamais être moralisateur ce qui est une qualité indéniable. On observe dans ce film une vraie maîtrise du plan séquence (notamment sur la séquence d’ouverture) qui est très souvent privilégié au champ contre-champ ce qui a pour mérite d’accentuer la tension qui est un des éléments clés du film.
Une partie en huis clos bien gérée
The Shift est en grande partie en huis clos, les personnages principaux Isabelle et Adamo ne sortent qu’une fois de leur ambulance à partir du moment où ils prennent en charge Hicham/Eden, le pensant alors victime de l’attentat. Même à l’intérieur de l’ambulance, le plan séquence est souvent choisi pour filmer les événements. Si l’on ajoute à cela l’enquête policière qui se déroule en parallèle et le fait que l’adolescent soit armé d’une bombe, on peut dire que le film sait garder une tension quasi-constante avec un danger permanent. Le réalisateur utilise tout un tas de procédés pour nous faire ressentir cette tension comme par exemple des plans rapprochés sur le visage de ses personnages et cela fonctionne très bien.
Un scénario maîtrisé
La bonne construction scénaristique est une des plus grandes qualités de ce film. Les événements s'enchaînent de manière très cohérente et le rythme est plutôt bon. Les personnages quant à eux, bénéficient d’abord de la bonne (voire très bonne pour certains) interprétations des acteurs pour renforcer leur crédibilité. On peut notamment souligner l’excellente performance d’Adam Amara qu’on avait déjà pu apercevoir dans certaines séries comme Marianne sur Netflix mais qui joue ici son premier rôle au cinéma et qui laisse entrevoir tout son talent pour la suite.
Les personnages sont assez humanisés et le film arrive à ne pas tomber dans le manichéisme ce qui est toujours un risque lorsque l’on aborde un tel sujet. Cependant, ces personnages auraient pu être plus développés notamment sur leur passé. On sait par exemple que Adamo est italien de base ou que Isabelle a un enfant de l’âge de Hicham/Eden mais cela ne va pas plus loin et c’est fort dommage. Même si elles sont développées, les raisons du passage à l’acte des deux lycéens auraient mérité d’être plus approfondies car c’est une des parties les plus essentielles et les plus importantes des films de ce type et il aurait été intéressant de rentrer dans la psychologie de ces deux personnages.
Conclusion
The Shift est un film efficace, qui offre des séquences magistrales. Le scénario est bien construit et le propos bien géré. On peut cependant lui reprocher de ne pas réussir à rentrer en profondeur dans la psychologie des personnages et de ne pas réussir à se renouveler dans sa réalisation par moment mais le film d’ouverture du BIFFF reste néanmoins très efficace et très prenant.
Bande-annonce de The Shift
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