SORTIE 27 OCTOBRE - DRAME/COMEDIE - FRANCE - 98MIN
réalisé par CATHERINE CORSINI
avec VALERIA BRUNI TEDESCHI MARINA FOIS PIO MARMAI
Présentation Raf et Julie, un couple au bord de la rupture, se retrouvent dans un service d’Urgences proche de l'asphyxie le soir d'une manifestation parisienne des Gilets Jaunes. Leur rencontre avec Yann, un manifestant blessé et en colère, va faire voler en éclats les certitudes et les préjugés de chacun. À l'extérieur, la tension monte. L’hôpital, sous pression, doit fermer ses portes. Le personnel est débordé. La nuit va être longue… Le film est présenté à Deauville et en compétition à Cannes.
Film ayant été vu à Cannes durant le festival première expérience durant cette événement je fus étonnement surpris de commencer par ce film qui maîtrise je trouve, assez bien son sujet à savoir la fracture sociale .
En effet, le film nous présente 3 types de fracture, nous avons la première, celle qui introduit la fracture de la relation amoureuse du personnage de Marina Foïs et de Valérie Bruni Tedeschi et qui nous présente leur couple au bord de la rupture liée à la bipolarité du personnage de Raf (Valeria Bruni Tedeschi) présentée comme une personnage bipolaire mais aussi comme une bourgeoise des quartiers assez chic de Paris mais nous reviendrons là-dessus.
La 2eme fracture la plus importante du film, est celle du personnage de Pio Marmai qui joue le rôle d’un gilet jaune en colère de cette société qui l’abandonne et qui le rejette et le film le montre assez justement par son discours, à travers différentes scènes que ce soit celle de sa rencontre avec Raf où il liera une amitié malgré cette fracture sociale qui sera le noyau du film.
La fracture finale est évidemment la fracture physique, le point conséquence de la rencontre de nos deux personnages entre Raf qui finit avec son bras complètement déglingué et Yan (Pio Marmai) qui lui se retrouve avec sa jambe détruite lors d'une manif à cause d’un tir de flashball .
Cette fracture physique va provoquer la rencontre de nos deux personnages dans ce que j’appelle la nouvelle église de la société française à savoir l'hôpital public. En effet que vous soyez riche, pauvre, arabe, juif, gay, hétéro, le lieu de rencontre lors d’une urgence est l’hôpital publique française car c’est comme vous le savez gratuit mais aussi le lieu où nos différences se délaissent et où nous sommes tous considérés comme égaux par la maladie.
Par cela, Catherine Corsini nous montre une idée d’une réconciliation entre les français, une idée que cette fracture social par le biais d une fracture physique va permettre à nos deux personnage de se rencontrer sous tension car ils doivent apprendre collaborer dans un hôpital qui commence à tomber en ruine dans une volonté de nous rappeler à nous spectateur que le système de santé est délaissé. Le film nous laisse parfois sans voix grâce à des moments forts comme le témoignage de la jeune fille gilet jaune en larmes ou des scènes de violences policières et de manif laissant dans la salle un silence assez glaçant.
Au delà de ça, Catherine Corsini pour ancrer son film dans le réel, a décidé d’engager de vraies personnes du monde hospitalier pour pouvoir nous faire vivre le réel des urgences (comme par exemple Thomas Litis avec son film Hippocrate) et de nous présenter un autre regard, celui des services hospitaliers dans cette France et qui semble être la clé pour remédier à cette fracture. Je salue l'interprétation incroyable pour son premier rôle de Aissatou Diallo Sagna qui se donne à fond dans son rôle d’urgentiste.
La mise en scène et l’utilisation d'une caméra épaule nous montre un hôpital en plein action avec des urgences remplies à bloc et des personnages qui le montrent avec l’utilisation de cette caméra . Le film se permet quelques plans de manif assez glaçants et assez froids pour nous ancrer toujours dans cette idée du rapprochement avec le réel.
Je vous conseille fortement de voir La Fracture de Catherine Corsini, assurément le film de l’année pour certains
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