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  • Jean Michel Analyse

PLEASURE, PIG, THE NOVICE, POTATO DREAMS OF AMERICA : DOSSIER CRITIQUE SUR DEAUVILLE 2021

Dernière mise à jour : 5 oct. 2021



Le Festival de Deauville est un festival créé en 1975 par Lionel Chouchan et André Halimi ayant pour but de donner un regard sur le cinéma américain et d’y accueillir plusieurs acteurs de ce cinéma dans la ville en leur consacrant des hommage que ce soit par une rétrospective filmique à leur honneur ou encore la création des cabines à leur nom .

Le festival est dirigé cette année par Bruno Barde avec l’aide du Public

Système qui ont tous deux décidé de se tourner depuis quelque temps vers un cinéma américain plus indépendant. C’est à travers ce festival que fut connu du public français des films comme Whiplash (Damien Chazelle) , A Ghost Story (David Lowery) ou encore 99 homes (Ramin Bahrani).

J’ai pu assister à ce festival et ai vu les 13 film de la compétition et sur ces 13 film je vous partage mon avis sur les 4 qui mérite d'être mis en avant et de vous faire connaître

 

SORTIE 20 OCTOBRE - DRAME - FRANCE/SUEDE/PAYS-BAS/ETATS-UNIS - 105MIN

réalisé par NINJA THYBERG

avec SOFIA KAPPEL KENDRA SPADE DANA DEARMOND

 

PRESENTATION Une jeune suédoise de 20 ans arrive à Los Angeles dans le but de faire carrière dans l’industrie du porno. Sa détermination et son ambition la propulsent au sommet d’un monde où le plaisir cède vite la place au risque et à la toxicité. Pleasure a reçu le label Cannes en 2020 et est présenté en compétition au festival de Deauville. Il s'agit du premier film de la réalisatrice Ninja Thyberg

 

Pleasure est un film réalisé par Ninja Tyberg adapté du premier court métrage du même nom qui fut sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 2013 avec pour dans le premier rôle la jeune actrice Sofia Kappel. Le film fut sélectionné à Cannes 2020 mais en raison de la pandémie, le film ne fut présenté qu’en 2021 à Sundance et à Deauville en compétition. Le film est distribué en France par The Jokers Film et nous plonge dans le monde de la pornographie, en effet le film retrace le parcours du personnage interprété par Sofia Kappel jeune suédoise qui a immigré aux Etats-Unis pour devenir la plus grande actrice porno de Los Angeles.

Faisant partie des premiers films que j’ai pu voir à Deauville, j’ai eu un énorme coup de cœur pour lui. Le film par son histoire, nous plonge et nous documente sur le milieu de la pornographie : l’envie est de montrer au spectateur l’envers du décor de ce milieu qui est très réservé et très caché, par exemple en nous faisant découvrir les coulisses d’une simple scène porno dès la première scène.

Et ce qui est très intéressant dans le film est de ne pas présenter les scènes

de sexe comme un moyen d’excitation pour le spectateur mais comme un travail de jeu d’acteur et de nous le présenter. Ninja Thyberg a également décidé de prendre dans la totalité du casting de réels acteurs pornographiques comme Chris Coock , Evelyne Claire ou encore Mick Blue mais de nous montrer les point positif de cette industrie et ce que cela a pu engendrer (comme des amitiés entre les actrices) mais aussi le pire. C’est un système dominé par les hommes qui contrôlent le plaisir des acteurs, les rendant ainsi dépendant ou créant différents types de film porno malsains comme le rape movie .

Mais au delà de ça, Ninja Thyberg développe à partir de la mise en scène différentes thématiques comme montrer la caméra au spectateur pour y donner cette aspect de voyeurisme et malsain afin de questionner si ce qu’il regarde est réellement juste ou si le spectateur ne fait qu’encourager une industrie qui devient de plus en plus toxique et dangereuse.

Et cela se voit aussi par le personnage de Sofia Kappel qui évolue en montant dans les échelons de ce milieu afin de devenir une spiegler girl au détriment de perdre tous ses amis et qui finit par devenir littéralement ce qu’elle déteste et perdre réellement la raison pour laquelle elle a voulu être actrice : le plaisir. Son plaisir qui au fur et à mesure du film s’évanouit et qui finit par se perdre au moment du climax du film où l’on comprend ainsi que cette industrie l’a détruit et qui entraîne son départ de ce milieu toxique à la fin du film.

Au delà de ça, la musique du film est importante : l’utilisation d’un thème très religieux dans les scènes de sexe est là pour donner cette sensation de sacralisation et d’accomplissement ce qui atteint son apothéose lors de la dernière scène de sexe du film où Bella est totalement transformée et n’est plus la jeune suédoise qui est arriver plus tôt aux Etats-Unis.

 

SORTIE 27 OCTOBRE - DRAME/THRILLER - ETATS-UNIS - 92MIN

réalisé par MICHAEL SARNOSKI

avec NICOLAS CAGE ALEX WOLFF ADAM ARKIN

 

PRESENTATION Un chasseur de truffes vit en ermite dans la nature sauvage de l’Oregon, quand l’enlèvement de sa truie truffière le pousse à retourner vers la civilisation à Portland où il devra faire face aux démons de son passé. Le film, distribué par Metropolitan est présenté en compétition à Deauville.

 

Pig est un premier film réalisé par Michael Sarnoski avec au casting Nicolas Cage et Alex Wolf que vous connaissez surtout pour Hérédité. Le film nous raconte l'histoire d’un chasseur de truffe dans l’Oregon qui est ermite et qui vit dans la nature sauvage accompagnée de sa seule amie, sa truie . Suite à l'enlèvement de cette dernière, il décide de partir en chasse pour la retrouver jusqu'à ramener des vieux démons du passé.

Michael Sarnoscki à travers son premier nous plonge dans une histoire de rédemption et de deuil. A ses allures, on aurait pu penser à un film à la John Wick ou on verrait Nicolas Cage se battre pour récupérer son compagnon, mais le film est bien plus profond émotionnellement car il nous raconte l’histoire d’un grand homme qui suite un événement terrible décide de tout abandonner et de partir et de se retrouver seul avec cette truie.

Le choix de Nicolas Cage n’est pas futile : qui de mieux qu'un acteur qui a fini dans l’oubli pour jouer ce personnage qui essaie de revenir à la lumière du jour en allant dans cette ville où il a vécu, nous faisant découvrir l’histoire de son personnage, son vécu, son expertise et ses doutes.

@MetroplitanFilms On peut aussi saluer l’utilisation de la cuisine qui n’est pas là par hasard car elle montre à quel point ces plats, certes simples et futiles, peuvent avoir un impact émotionnel sur une personne un peu comme Ratatouille.

Le film est comme un dîner en trois partie , une entrée froide qui nous présente l’eau à la bouche le contexte et les enjeux de l’histoire , suivit d’un plat de résistance où nous en apprenons de plus en plus sur le personnage et enfin un désert qui quant à lui nous convulse et nous exprime un final dur en émotion .

Le choix de la truie n' est également pas futile car c’est ici cet animal auquel il tient tant et qui lui donne encore envie de vivre et de garder espoir en la vie et les choses simples.

Le film est certes lent par moments mais n’en demeure pas moins rythmé,

harmonieux et mélodieux.

 

SORTIE INCONNUE - DRAME/THRILLER - ETATS-UNIS - 94MIN

réalisé par LAUREN HADAWAY

avec ISABELLE FUHRMAN AMY FORSYTH JENI ROSS

 

PRESENTATION


Une jeune femme Alex Dall s'inscrit au club d'aviron de son université et tente de rejoindre le meilleur équipage par tous les moyens, y compris repousser ses limites et s'opposer à ses propres coéquipières. The Novice est le premier long-métrage de Lauren Hadaway, présenté en compétition à Deauville, ce film n'a pas encore de distributeur français

 

Que dire de ce film si ce n’est à quel point il nous a littéralement mis a un parpaing dans la gueule en plein milieu du festival, nous pensions qu'il allait tomber dans le classique film d’obsession de réussite et de gloire qu'on a vraiment du mal à réinventer de nos jours à Hollywood (à quelques exceptions près comme Whiplash ou encore Black Swan).

Et puis mesdames et messieurs, voici le digne héritier du vainqueur de Deauville en 2014. The Novice, dès ses premiers instants, commence comme un véritable coup de poing dans la gueule, en nous introduisant en quelques secondes son personnage, ses motivations et ses enjeux par sa mise en scène.

Lauren Hadaway décide de filmer ses personnage et son histoire par la vision qu’a Alexia Dahl de l'écosystème, on sens cette névrose que ce soit par le fait de filmer de manière assez proche celle-ci, mais aussi en jouant avec les profondeur de champs qui s’adapte avec son esprit que ce soit dans des scènes où elle est complètement sonnée où l'arrière plan du film est complètement flou et illisible, ou encore quand elle est concentrée et qu’elle oublie complètement ce qu’il entoure.

Mise a part cette utilisation très intelligente de la profondeur de champ, elle travaille un montage rythmé comme un compte à rebours d’une bombe à deux doigts d’exploser en chorégraphie. Ce film nous rappelle fortement un montage à la Edgar Wright de par ses mouvements de caméra très rythmés afin de nous faire vivre littéralement la névrose de Alexia.

En ce qui concerne les thèmes qu’elle traite, de la névrose à l’obsession en passant par la réussite, Lauren Hadaway les pousse à bout, jusqu'à que son personnage soit à deux doigts de la folie en présentant ses différentes coéquipiers comme de véritables corbeaux, prêtes à la manger toute crue ou voire même des moments de rêve où elle atteint cet équilibre entre la relation du corps avec la machine qui sert à l'entraîner comme un véritable soulagement.

A travers ce film, qui se termine par son climax nous laissant nous spectateurs sans voix sur l’accomplissement qu’a pu faire Alexia Dahl, on comprend ainsi que son comportement avec ses coéquipières a failli la mener à sa perte et que l’aviron a failli la tuer mais elle décide néanmoins de laisser le spectateur sur un accomplissement personnel et un sentiment de réussite.

 

SORTIE INCONNUE - COMEDIE DRAMATIQUE/BIOPIC - ETATS-UNIS - 95MIN

réalisé par WES HURLEY

avec JONATHAN BENNETT LEA DELARIA LAUREN TEWES

 

PRESENTATION Fuyant un Vla­di­vos­tok difficile, Lena décide de se marier par correspondance avec un Américain. Pour retrouver son nouveau mari John, elle part à Seattle avec son fils de 9 ans surnommé "Potato" et constate que le rêve américain n'est peut-être pas celui qu'elle croyait trouver. Le film, toujours sans distributeur est présenté en compétition à Deauville.

 

Wesley Huex nous montre dans cette œuvre autobiographique la vision avec laquelle il a grandi de l'URSS en la filmant par l' utilisation de décors en studio et d'une couleur de pastel assez kitch en soit mais dans laquelle on trouve du charme.

Lors de cette première partie, il nous plonge dans l'enfance qu' il a vécu en URSS en jouant sur un humour assez loufoque que ce soit avec le passage d’un régime totalitaire fort en nous montrant un Staline en tableau autoritaire, à un passage plus souple où les jeunes y sont libérés et le portrait de Staline le montre lors de la photo de classe. Le réalisateur joue également sur certains jeux de mots comme faire entrer Jésus (dans le sens littéral) dans le foyer.

Mais au-delà de nous montrer l' URSS de son enfance, il nous présente par cette fenêtre ouverte qu'est la télévision son rêve de découvrir une autre Amérique et y forge toute sa culture cinématographique par cette fenêtre et on y montre l'éveil de la sexualité qu'il découvre étant jeune.

L'importance des décors peut nous rappeler la manière utilisée par La Fièvre de Petrov.

Mais comme je l'ai dis, le film est en 2 parties et la deuxième se passe en Amérique là où il découvre ce pays auquel il a tant rêvé et on le ressent encore une fois par une caméra qui filme plus à l'épaule quand y a du mouvement. Elle est libre comme le personnage qui se libère du pays auquel il a grandi mais aussi le changement d'acteur qui prendra un sens à la toute fin du film et que je trouve très intelligent.

A travers cette Amérique vivante, Wes Huxley nous montre sa libération sexuelle au-delà de sa peur et de ses préjugés où il pourra faire son coming out soutenu par sa mère qui l’aime malgré tout avec un brin d' humour en faisant évidemment référence au cinéma de Gregg Araki.

Le film a pour but de nous apprendre à accepter nos différences, à nous libérer et à accomplir évidemment nos rêves ce qu'il arrive a faire car le film existe, témoignant de la réussite de son réalisateur.


 




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