SORTIE 15 DECEMBRE - SUPER-HEROS - USA - 149MIN
réalisé par JON WATTS
avec TOM HOLLAND ZENDAYA BENEDICT CUMBERBATCH
Présentation Pour la première fois dans son histoire cinématographique, Spider-Man, le héros sympa du quartier est démasqué et ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités de super-héros. Quand il demande de l'aide à Doctor Strange, les enjeux deviennent encore plus dangereux, le forçant à découvrir ce qu'être Spider-Man signifie véritablement. A l'occasion de ce film tant attendu, nous vous proposons non pas une mais deux critiques, la première de Jean-Michel Analyse et la seconde de Thibault
PREMIERE CRITIQUE (JEAN-MICHEL ANALYSE) Après 3 ans de production, de leaks, de rumeurs, de bande-annonces venant du Brésil, de discussions, de théories farfelues que nous avons pu voir sur internet, sur chaque image du film, sur chaque image qui ont fuité , c’est bon, on a le film.
Spider-Man No Way Home, l'ambitieux film qui se vend comme le film Spider-Man le plus important. Est-il à la hauteur de nos espérances ? Est-ce que l’attente de ce film valait le coup ?
En fait, non No Way Home et l’aveu d'échec de Marvel, un aveu d'échec qui ont prouvé que le Spider-Man de leur univers est raté, que leur film et leur Spider-Man ne peut se libérer, créer sa propre mythologie, ses propres émotions, ou son propre univers mais juste un outil nostalgique dont Marvel n’a pas su quoi faire. Et je vais vous expliquer point par point le soucis de ce film.
Partie 1 : Écrit tel un enfant de 8 ans
Le gros problème de ce film est son scénario, qui est en effet bâclé. Le film ne prend pas son temps d’installer de véritables enjeux. Pour rappel, le film s’ouvre sur l’accusation de Peter Parker d’avoir tué Mysterio, nous pouvons nous attendre à un procès avec le sympathique caméo de Charlie Cox jouant l’avocat endiablée mais tout est expédié en quelques secondes et cela est représentatif de la qualité du film. L'écriture du film non seulement ne prend pas son temps et expédie tout à vitesse grand v mais aussi en devient incohérente avec ses propres règles.
La résolution proposée par Strange de satisfaire les désirs d’un adolescent en même pas 20 minutes du film le rend incohérent avec son personnage qui a vécu les évènements de Endgame qui a dû sacrifier 50% de la planète dont lui pour sauver l’univers. Résultat : Strange accepte d’effacer la mémoire du monde entier pour un ado.
Mais au-delà de ça, le film devient aussi incohérent avec les autres films Spider Man. Doc Ock est présenté enragé contre Peter alors qu’il se sacrifie avec sa machine pour la ville de New York à la fin de Spider-Man 2 ce qui est fortement bizarre vu que pour la rédemption de l’Homme-Sable dans Spider Man 3 n’est pas oubliée.
Partie 2 : L’incapacité de filmer une icône
Bonne nouvelle la mise en scène des scènes d’action est mieux mais, il y a toujours un mais, Jon Watts a le talent de rendre les scènes d’action de son film incroyablement mou, voire même sans réelle émotion. L’arrivée des 2 Spider-Man (à savoir la version Maguire et la version Garfield) qui est le moment clé du film après tant d’années. Jon Watts filme cela comme l'arrivée d'un personnage de sitcom dans Friends, il n’y a pas d’effets soudain, il n’y a pas de réelles émotions qui sont là pour faire revivre les fans sans autre chose.
Et cela n’est pas aidé par les jeux des personnages dont un Garfield excité comme une pucelle qui arrive à surjouer et un Maguire qui ressemble à une personne en phase terminale de cancer .
Au-delà de ça, on pourrait se dire qu’il serait capable de créer une icône avec ce film et qu'il va enfin nous montrer le vrai Spider-Man. En fait, non vous l'aurez à la fin du film avec un climax digne du plus grand Deus Ex Machina que même les plus mauvais scénaristes n’oseraient pas faire mais nous y reviendrons plus tard .
Ce film ne nous présente pas Peter Parker mais toujours, l’Iron Boy qui a le comportement non du jeune galérien mais d’un véritable héros pourri gâté qui a tout dans sa poche.
@TheWaltDisneyCompany
Partie 3 : Développement de personnage c’est quoi ?
L’arc de développement du personnage de Peter est le plus bâclé possible que je résumerais à un dialogue de Strange dans le film à savoir “ you’re just a kid”. Ceci résume assez bien comment Marvel a voulu que Peter Parker soit dans cette trilogie : un enfant qui ne grandit et il ne grandira jamais. Peter depuis 3 film n’apprend jamais de ses erreurs, ne comprends pas ce que c’est d’être un héros et devient égoïste voire même détestable. Tuer tante May qui balance la phrase mythique du tisseur de toile ne permet de devenir Spider-Man. L’intrigue des deux Spider-Man (qui au moins ont eu leur arc de développement) qui auraient pu devenir les mentors de Peter pour qu’il comprenne ce que c’est d’être le héros qu'il a choisi d'être est jeté à la poubelle pour du fan service et cela rend le film atroce au plus haut point voire même affligeant.
La relation avec MJ qui fut catastrophique dans les 2 premiers films a au moins l’audace d’avoir une alchimie mais vu que le film ne prend pas son temps et bâcle tout, cela n‘aide pas et là nous arrivons au grand problème du film : son aveux d'échec
Partie 4 : Nous avons raté !
Maîtriser le concept de spider verse ça peut paraître compliqué vu de loin mais si on a l’envie de le faire et la création autour, cela peut marcher et le film d’animation y arrive mais No Way Home part déjà avec un soucis de base le traitement du personnage de Peter est foiré depuis son premier film. Il n’évolue même pas d’un radis et est toujours traité de gamin ce qui contredit à l’origine l’évolution de Peter dans les comics et le régresse.
Mais là avec No Way Home il avait un potentiel d'évolution de Peter. Lui apprendre ce que sont les responsabilités mais le film fait tout l'inverse : Peter est toujours montré comme immature plus naïf que la version Maguire est irresponsable. Nous arrivons le moment tant attendu où nos 2 Spider-Man sont là et ce qui est horrible c’est de ne pas les utiliser comme mentor pour Peter et de lui apprendre ce que c'est d’être Spider-Man mais pour faire des blagues et du fan service pour faire plaisir à des fans qui ne remarqueront pas la bêtise de ce film et l’aveu d’échec qui est de ne pas créer un réel ennemi à Spider-Man.
@TheWaltDisneyCompany
Je conclurais avec ceci “ Spider Man est mort ! Vive Spider Man !”
DEUXIEME CRITIQUE (Thibault) Jon Watts a commencé sa carrière avec The Fuzz, téléfilm sorti en 2011, encore inédit en France. Il enchaine ensuite avec le film d’horreur Clown puis le thriller Cop Car. Il rentre ensuite dans l’écurie Marvel qui lui confie la mise en scène du reboot de la saga Spider Man avec Tom Holland dans le rôle de Peter Parker, qui était déjà apparu dans Capitaine América : Civil War.
À la fois vingt-septième long-métrage du MCU, quatrième film de la Phase IV et troisième opus des aventures du Tisseur incarné par Tom Holland, Spider-Man : No Way Home débarque enfin en salles. En teasant que le multiverse allait être exploré dans le film, Marvel et Sonny ont fait naître les plus grands fantasmes parmi les fans des aventures cinématographiques de l’homme araignée. Depuis que les univers partagés sont encore plus étendus grâce aux multivers, les rumeurs les plus folles ont couru, rêvant de voir resurgir des limbes Tobey Maguire et Andrew Garfield aux côtés des vilains annoncés. La tournure des événements semblait couler de source mais la communication du studio s’amusait à brouiller les pistes.
L'œuvre commence exactement ou la scène post générique du second opus s'achevait et nous replonge donc directement dans une ambiance très tendue pour Peter Parker. C’est la révélation-choc de l'identité de Spider-Man au monde par un Jonah Jameson toujours aussi irascible en blogueur complotiste. No Way Home place Peter Parker au pied du mur après le dernier tour posthume que lui a joué Mysterio. Peter est face à une situation inédite, à la fois libératrice et très contraignante. Ce n'est que lorsqu'il voit que cela empiète sur la vie de ses amis qu'il va décider de changer les choses, de prendre les choses en main. Tout l’enjeu du film étant de faire disparaitre le désagrément de voir son identité secrète révélée. Mais à quel point veut-on que le secret reste secret ?
Tout se mélange et voilà que les vilains d'ici et d'ailleurs se retrouvent propulsés dans son New-York : le Bouffon Vert, Octopus, l'Homme-sable, le Lézard et Électro. Les Sinister... Five en quelque sorte et un grand bonheur de retrouver les acteurs originels ! Nous retrouvons des personnages que nous connaissons depuis si longtemps et que nous avons tellement aimé qu'il est compliqué de ne pas avoir de pincement au cœur en les voyant tant bien même certains sont peu exploités. L'hommage aux aventures de l'Homme-Araignée sur grand écran se fera évidemment par une bonne dose de nostalgie, de clins d'oeil, de combats ou de rédemptions que l'on aurait jugées encore impossibles il y a peu. C’est ainsi qu’avec la procession d’anciens méchants qui font leur apparition, nous avons l’occasion de regarder avec un peu de nostalgie déjà près de 20 ans de films Spider-Man au cinéma. Les méchants sont bien là, prêts à donner du fil (de soie) à retordre.
On aurait pu craindre que Strange devienne une nouvelle fois une figure tutélaire pour Peter, un nouveau Stark, plaçant encore Spider-Man trop sous la coupe d'un autre héros du MCU. Le film fait le bon choix de renouer avec Strange. Plaçant le sorcier en "gardien du temple cosmique" prêt à tout pour réparer les dégâts, le film lui oppose la bonté héroïque d'un Peter Parker qui cherche toujours à se rattraper et à panser les plaies de son affrontement avec Mysterio.
@TheWaltDisneyCompany
En revanche, de nombreux personnages sont cruellement sous-exploités. Certains personnages ne font que jouer les utilités de luxe. Le Lézard est oubliable, L'Homme Sable possède des motivations étranges et contradictoires. Le docteur Octavius qui malheureusement pourrait être beaucoup plus fort comme personnage se contente du minimum. Norman Osborn a le précieux rôle d'enseignant dans le film. Incarné par Willem Dafoe, il est diamétralement opposé aux vilains estampillés MCU. Pour le coup, il semble véritablement sortir d'une production plus mature. Le contraste est judicieux pour enseigner à Peter à ce qu'il doit savoir pour la suite de son parcours super héroïque.
Le seul vrai gros problème vient de la structure même du récit qui doit se contenter d'énormément d'exposition ne serait-ce pour expliquer la notion de multiverse. Le film de Jon Watts ne rivalise pas une seconde avec New Generation qui était d'une extraordinaire fluidité. Sur la teneur des surprises que le film réserve : il y en a tout de même beaucoup. La promesse d'une jubilation de tous les instants à leurs apparitions sera à chaque fois tenue. Bien qu’il y ait peu de surprises, voir toutes ces choses plus ou moins attendues fait un bien fou et donne énormément de plaisir. Le film regarde autant vers le futur que vers le passé.
Le comique enlève un peu l'émotion du film, certaines scènes auraient été plus chargées en émotions si le film n'était pas autant axé sur la comédie. Certaines ficelles scénaristiques sont un peu simplistes, voire bâclées. La pauvreté d'écriture des scènes entre les vilains venant de la trilogie de Sam Raimi et du diptyque de Marc Webb, est flagrante. Il y a clairement un manque d'alchimie, notamment quand il s’agit de mettre les méchants dans des espaces clos afin de les renvoyer dans leur univers.
Les aspects dramatiques de ce film tombent très juste et suscitent de grandes émotions tant l’attachement aux personnages est important. Quand il se veut plus grave, le film vise juste, se recentrant sur l'évolution de son héros pour lui faire tourner une page, celle de cette trilogie sur son adolescence, et l'emmener vers un avenir où Peter Parker doit désormais apprendre à se définir sous un jour nouveau. On peut dire qu’il devient enfin un homme et le héros qu'on attendait, celui qui doit faire face à certains pouvoirs qui impliquent une grande responsabilité... Le film séduit par son efficacité, son rythme enlevé. Sur un terrain identique, Spider-Man : No Way Home se montre à des années-lumière de Spider-Man New Generation en termes de fraîcheur, de malice, d'énergie et de spontanéité.
@TheWaltDisneyCompany
Tom Holland embrasse le rôle à la perfection. Quant à Tobey Maguire et Andrew Garfield, c'est évidemment un plaisir de les retrouver. Ils arrivent un peu tard mais ont un temps d’écran très généreux.
Si le flacon n'est parfois pas à la hauteur, l'ivresse est bien là. Spider-Man : No Way Home a beau être un peu ampoulé au niveau de sa narration, il n'en reste pas moins un divertissement bourré de cœur. La nostalgie nous emporte pour ce dernier opus signé Jon Watts.
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