SORTIE 3 NOVEMBRE - SUPER-HEROS - ETATS-UNIS - 157MIN
réalisé par CHLOE ZHAO
avec RICHARD MADDEN GEMMA CHAN ANGELINA JOLIE
Présentation
Depuis l’aube de l’humanité, les Éternels, un groupe de héros venus des confins de l’univers, protègent la Terre. Lorsque les Déviants, des créatures monstrueuses que l’on croyait disparues depuis longtemps, réapparaissent mystérieusement, les Éternels sont à nouveau obligés de se réunir pour défendre l’humanité…Il s'agit du 26ème film du MCU.
Attendu comme le véritable début de la phase 4 du Marvel Cinematic Universe, (après un Black Widow sans intérêt, un Shang-Chi correct et une série Loki plaisante) le projet Eternals avait de quoi intriguer, qu’on soit fan du MCU ou non. Avec Chloé Zhao aux commandes, on pouvait se demander si elle serait à la hauteur pour réaliser un film Marvel ambitieux tout en donnant une proposition de mise en scène intéressante. Tout cela dans le but d’introduire une nouvelle mythologie en dehors des Avengers avec dix nouveaux personnages, propulsant les enjeux de l’univers super-héroïque au-delà de la Terre.
Néanmoins, choisir Zhao pour réaliser un Marvel, relève d’une logique plutôt contestable. Ce serait comme choisir Xavier Dolan pour écrire le prochain Fast and Furious. La filmographie de Chloé Zhao est empreint d’un naturalisme criant. Ses trois principaux métrages sont des drames intimistes aux antipodes de la saga de Kevin Feige.
On est même en droit de se demander si les producteurs du film avaient déjà regardé les films de Zhao avant de la recruter ou alors qu’ils aient simplement considéré que puisqu’il s’agit d’une réalisatrice récompensée et d’une femme non-américaine les critiques allaient être tendre avec le film.
Et au visionnage du film, on se rend compte assez rapidement qu’avec Marvel, le naturel revient toujours au galop. Certes, les Éternels est un film plus intéressant que Black Widow mais on ne va pas dire que c’était très difficile à battre. Certes, Les Éternels ne ressemble (pas trop) à un film du MCU, mais dans ce cas il ressemble à n’importe quel autre blockbuster américain.
Le rythme est assommant, 2h37 ressentis comme 1000 heures alors qu’on a l’impression que l’intrigue va trop vite. La narration est entrecoupée de longs flash-back, parti pris qui aurait pu être vraiment intéressant, néanmoins on sent que le scénario a du mal à assumer le fait que la mythologie des Éternels s’étende sur des millénaires et surtout qu’un tel lore coexiste avec celui des Avengers. La justification de la non-intervention des Éternels contre Thanos ; que leur dieu leur interdit d’influencer des conflits humains, parait assez ridicule pour deux raisons évidentes : la scène de la bombe atomique (qui n’ose rien et qui finalement fait tâche) et le fait que le Titan n’ait pas tué que la moitié des êtres humains, il a tué la moitié de TOUS les êtres vivants.
@TheWaltDisneyCompany
Les relations entre les personnages, exceptée celle entre Cerci et Ikaris, sont malheureusement sous-développés. Faute à un manque de temps pour Zhao de bien introduire ses nouveaux protagonistes. Le long-métrage aurait d’ailleurs pu faire une bonne série. (mais qui est-ce que ça intéresserait ?)
Le film est parsemé de bonnes initiatives et de bonnes idées qui n’aboutissent souvent jamais. Lorsque des personnages ont des dilemmes moraux intéressants, (obéir aveuglément ou essayer d’aider les autres, faire avancer le monde au détriment des vies humaines…) ils sont rapidement expédiés parce qu’attention, film Marvel oblige, impossible de prendre son temps correctement, impossible d’être triste plus de 5 minutes parce qu’il y’a un quota de blagues à respecter.
C’est une évidence et ça devient une habitude : l’humour du film est une catastrophe. Caractérisé par Kingo, qui rentre rapidement dans le top des pires personnages du MCU (ou de tous les temps ?) et devient une entrave pour le déroulement de l’intrigue. Aussi, l’émotion qui est censé être très forte à beaucoup de scènes, ne prend pas dû au décalage total entre les scènes de drame et d’humour.
Les acteurs sont tous investis mais manquent souvent d’une réelle présence dans leur jeu.
En revanche, on peut saluer le fait que le récit ne tourne pas qu’autour des hommes, les personnages ne sont pas (et c’est tant mieux !) que des hommes blancs parfaits américains. On a même droit ici au tout premier super-héros gay du MCU et il est filmé d’une façon aussi naturelle que douce où l’on voit ce personnage avoir une vie de famille. Phastos est gay sans que cela devienne nécessairement une intrigue du long-métrage. Il aime un homme, c’est tout.
Ce qui est aussi une évidence, c’est que le film parle évidemment d’une famille dysfonctionnelle, ce qui est littéralement le thème de chaque métrage du MCU. Sauf que chaque développement de personnage et rebondissements autour de la famille sont téléphonés puisqu’ils sont ceux que l’on trouve le plus souvent dans un blockbuster américain.
La mise en scène de Zhao laisse place à quelques plans élégants dans des décors qui changent enfin des traditionnels centres-villes mais qui n’arrivent à avoir aucun souffle épique ni de grandiose. Les scènes d’action manquent d’ambition et sont assez génériques même si elles ne sont pas sur-cutés pour une fois. Le film considère qu’en effet, le monde ne tourne pas qu’autour des États-Unis et fait sens. On sent que le MCU essaie de donner une nouvelle essence à l’image, déjà vu avec Loki et Shang-Chi.
La fin du récit laisse un goût amer, d’une part parce qu’elle ouvre un million de portes et que d’autre part elle est truffée d’effets spéciaux pas terminés.
@TheWaltDisneyCompany
Les Éternels est une déception, rempli de bonnes idées qui n’arrivent jamais à trouver de place face à l’imposant cahier des charges de la bande de Feige. En résulte un film finalement lourd et ennuyant où la curiosité est remplacée au bout d’une heure par l’attente du générique de fin.
Cette critique n’engage évidemment que moi et je vous engage à aller vous faire votre propre avis !
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