SORTIE 20 OCTOBRE - SUPER-HEROS/ACTION - ETATS-UNIS - 97MIN
réalisé par ANDY SERKIS
avec TOM HARDY WOODY HARRELSON MICHELLE WILLIAMS
Presentation
Tom Hardy est de retour sur grand écran sous les traits de Venom, l'un des personnages les plus complexes de l'univers Marvel.
Venom : Let There Be Carnage est la suite de Venom, sorti en 2018. Le film de base n’étant pas un chef d'œuvre (loin de là), les attentes ne sont pas forcément au rendez-vous. Mais, lorsqu’on voit la fiche technique du film avec entre autres Andy Serkis, qui a fait avancer la technologie liée aux effets spéciaux et à la motion capture dans le cinéma grand public, qui signe sa première réalisation, Tom Hardy, acteur grandiose de sa génération qui ne cesse de nous rappeler son talent au fil des années, Robert Richardson, grand directeur de la photographie qui a entre autres travaillé sur des chefs d’œuvres comme Once Upon A Time In Hollywood ou encore Shutter Island. Une certaine hype peut quand même se créer lorsqu’on voit tout ce beau monde travailler ensemble sur un seul film. Seulement voilà, avoir des grands noms sur une fiche technique est loin d’assurer une réussite filmique, on a pu le voir au fil du temps avec la majorité des films Marvel qui s’entourent de techniciens talentueux pour finalement avoir des films tous plus moyens les uns que les autres, Venom 2 est loin d’échapper à cette règle.
En effet, commençons par ce qu’on attendait au tournant venant de ce film : sa mise en scène. Bien qu’Andy Serkis ait apporté énormément de choses au monde du cinéma moderne, il ne sait pas pour autant tenir une caméra. Quand on voit qu’il réussit l’exploit de rater une scène de dialogue simple en champ-contrechamp entre Cletus Kasady (Woody Harrelson) et Eddie Brock (Tom Hardy), le film part bien mal. On est alors en droit de vouloir un effort apporté aux effets spéciaux, mais non, même pas, les effets spéciaux sont moyens pour la grande majorité et le film ne tente rien de fou avec, à part de créer plus d’interactions entre Venom et l’environnement qui l’entoure. Le film fait penser à Mortal Kombat Annihilation sur ce point, donné à un technicien qui est censé être un grand nom dans son milieu, il ne fait rien de ses connaissances et les réduit même (dans le cas de Mortal Kombat 2 le film est réalisé par un directeur de la photographie et la lumière est immonde de bout en bout). La photographie ne sauvera rien à tout ça, étant souvent terne, sans saveur avec très peu de contraste entre les deux symbiotes. Pour ce qui est de la musique, on fait face à des morceaux inaudibles et les musiques reprises sont des clichés ambulants (La Follia de Vivaldi pour représenter la folie des personnages de Cletus Kasady et Frances Barrison, sérieusement ?). Bref, le film est techniquement mauvais.
Alors le scénario pourra peut-être le sauver ? NON. Nous sommes face à un film d’1h30, qui a tout juste le temps de mettre l’intrigue en place avant de s’attarder sur la relation entre Venom et Eddie Brock, mettant l’histoire en pause. Au-delà de tout juste mettre une histoire en place, le film ne développe rien et n’a même pas la décence de nous proposer une évolution des personnages cohérente et intéressante. Le personnage de Cletus Kasady, second personnage principal du film, je le rappelle, est décrit comme un fou et un serial killer, fin. Évidemment, tout Marvel qui se respecte (sauf exception) est constitué principalement d’humour, et là, vous pouvez être servi. Rendu à un moment, on ne sait plus si on est face à un vrai film ou un spectacle de Kev Adams en phase terminale. L’humour est enfantin, aucune blague ne fait rire, absolument tout tombe à l’eau et c’est dingue vu le nombre de blagues que le film nous envoie à la figure. Cet humour on peut le rapprocher à celui de James Gunn, en raté, évidemment, calmez-vous. Mais au-delà d’être raté ça en devient insultant envers son public lorsqu’on nous explique des blagues, il n’y avait pas besoin, on n’a pas 8 ans (vos scénaristes, eux, oui)
Devant un scénario qui doit tenir sur maximum 2 pages, on relativise sur beaucoup de films qu’on a pu voir dans notre vie.
Mais le pire côté du film est encore à venir : le fan service ambulant dont il fait preuve. Entre l’essai de draguer la communauté LGBT, dans la pire séquence du film (celle avec Venom qui tient des bracelets fluorescents, vous l’avez sûrement déjà vue sans avoir vu le film), durant laquelle Venom nous dit quand même « I came out of the closet »… S' ils n'appuyaient pas autant sur ce point je n’aurais rien dit, seulement cette scène doit durer une bonne dizaine de minutes et n’apporte concrètement rien au film, étant donné que 30 secondes après Venom retourne avec Eddie Brock. S'ils avaient également mieux développé la relation entre les deux personnages, cela aurait pu être intéressant, créer un vrai sous-texte sur l’attirance qu’ils ont l’un pour l’autre, seulement non, le film n’a pas le temps pour ça, il se contente de boum boum à droite à gauche et pas besoin de réfléchir. Lorsque vous lisez des avis à droite ou à gauche concernant le film, vous avez dû remarquer que ce qui revient la majeure partie du temps est la scène post-crédit. Lorsqu’un avis se contente de parler d’une scène qui n’est même pas dans le film (car oui, une scène post-crédit ne fait plus partie d’un film, c’est simplement un bonus, un teaser pour la suite), on a à peu près tout dit sur ce-dit film.
En bref, Venom : Let There Be Carnage est un film ridicule sur tous les points, rien n’est réussi et il est désespérant de voir les chiffres au box office qu’il engrange (meilleur départ depuis le début de la pandémie avec 90 millions de dollars rapportés la première semaine aux USA tout de même).
N’allez pas le voir, il y a plein de bons films qui sont sortis et nous vous encourageons à lire les différentes critiques postées.
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