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Photo du rédacteurThibault (@lecinemadethibault)

WEST SIDE STORY : SPIELBERG, LE MAITRE ABSOLU DU CINEMA ACTUEL ?


SORTIE 8 DECEMBRE - ROMANTIQUE/MUSICAL/DRAME - USA - 156MIN

réalisé par STEVEN SPIELBERG

avec ANSEL ELGORT RACHEL ZEGLER ARIANA DEBOSE

 

Présentation Upper West Side, années 1950. Deux bandes de jeunes s'affrontent : d'un côté les Sharks — dirigés par Bernardo — et de l'autre les Jets, avec Riff à leur tête. Tony, lié aux Jets, et Maria, la sœur de Bernardo, tombent amoureux. Cependant, du fait de leur appartenance à ces bandes opposées, il s’agit d’un amour impossible.

 

Avant-propos du rédacteur en chef (Hugo) Avec la permission de Thibault j'aimerai débuter cette critique par un hommage, celui à Stephen Sondheim. Le parolier s'en est allé le 26 novembre dernier, entre la sortie de Tick Tick Boom, qui revient sur son rôle dans la carrière de Jonathan Larson et la réadaptation de West Side Story qui fut en 1957, la première pièce sur laquelle il a travaillé à être représentée marquant l'ironie cruelle de la vie... Stephen Sondheim a fait rêver toute une génération, il s'est imposé comme l'un des paroliers les plus talentueux de l'histoire de Broadway, ses musiques ont été entendues, chantée et adaptée de centaines et des milliers de fois. Sans lui, bon nombre d'auteurs n'auraient pas vu le jour et son génie va fortement nous manquer. Nous avons perdu un grand monsieur et cette critique lui est dédiée. Repose en paix Stephen

 

Avec Steven Spielberg, le père du divertissement de qualité, on appuie sur le bouton et la magie redémarre. Les films Les dents de la mer, E.T, Hook, Jurassic Park, Les aventures de Tintin ou encore Ready Player One sont là pour le démontrer, ils ont mis des étoiles dans les yeux de millions de spectateurs. Steven Spielberg s’est attaqué à quasiment tous les genres de films. Il ne manquait quasiment plus que la comédie musicale. C’est maintenant chose faite avec cette nouvelle adaptation de la comédie musicale culte de Broadway dont Robert Wise et Jérôme Robbins ont réalisé un film en 1962 avec Richard Beymer et Natalie Wood dans les rôles titres.

L’histoire est aussi ancienne que les mythes fondateurs : deux clans opposés, la lutte pour un territoire, deux êtres enivrés d’un amour interdit. Relecture moderne de Roméo & Juliette, West Side Story fait partie de ces grands noms de la comédie musicale de Broadway, mais aussi de l’Histoire du cinéma !

Spielberg souhaite avant tout rester fidèle au livret original de David Laurents et choisit de placer son intrigue durant l'année 1957 avec en toile de fond, la destruction des quartiers de Lincoln Height et San Juan Hill dans lesquels évoluent les gangs des Sharks et des Jets. Cela permet ainsi de donner au film une dimension politique et sociale plus fouillée, autorisant le réalisateur à traiter des thématiques comme le racisme, la xénophobie ou encore l'homophobie et la pauvreté. Steven Spielberg ne se contente pas de reprendre le film original, il le transcende avec son univers et les thèmes qui lui sont chers. Un monde dans lequel les adultes, plus particulièrement les parents n’existent pas où nos jeunes adultes sont jetés dans le monde et devront suivre leur propre chemin initiatique. Ce n’est pas simplement une histoire d’amour maudite, c’est un film qui parle aussi des minorités, des laissés-pour-compte, des rêveurs, du rêve américain.

@TheWaltDisneyCompany

 

Dès la scène d’ouverture, on sent qu’il a pris plaisir à tourner ce long-métrage : s’ouvrant sur le chantier d’un Upper West Side gris et en ruines, prêt à être gentrifié, on est bien loin du panorama aérien d’un Manhattan coloré présent dans le film de 1961. Une des grandes idées du film est par ailleurs de mettre à égalité l’anglais et l’espagnol (non sous-titrée et sans souci de compréhension), mettant en exergue le fait que l’Amérique de demain nait d’une richesse multiculturelle.

Après l’Ere Trump, cette histoire universelle, entre des natifs américains et des immigrés résonne encore plus, politiquement parlant. Les jeunes acteurs incarnent avec justesse cet espoir et ce désespoir de cette jeunesse américaine qui ne se sent ni soutenu par leur pays, ni par le système qui les gèrent. Pour ces jeunes adultes la seule réponse à ce manque de considération reste l’union, représenté par les gangs des Jets et des Sharks.

Janusz Kaminski propose une photographie somptueuse. Silhouettes au sol telles des lames qui s’entrechoquent, jeux d’ombre lors de séquences nocturnes. Chaque plan est un régal pour les yeux. On pourrait citer la célèbre scène où Tony va voir Maria, perchée à son balcon : chaque élément du décor concourt à les séparer, malgré leur promiscuité. Au niveau de l’utilisation des couleurs. Pour les Jets, on est sur des tons assez sombres alors que pour les Sharks, nous sommes sur des couleurs éclatantes. Tout cela pour bien différencier les clans, mais aussi les origines et les types de danses de chacun d’entre eux.

@TheWaltDisneyCompany

 

Mais West Side Story ne serait pas ce qu'il est sans les magnifiques chansons du parolier Stephen Sondheim et du compositeur Leonard Bernstein. Réorchestrées par David Newman, les chansons s'intègrent toutes à merveille dans le long-métrage et réservent même quelques petites surprises. Les chorégraphies de Justin Peck parviennent à offrir un spectacle de tous les instants notamment lors de numéros de groupes tels que America ou même sur des scènes avec très peu de personnages comme Cool.

La révélation de West Side Story est clairement Rachel Zegler. Il s’agit de son premier long-métrage. La jeune actrice est autant à l’aise quand elle chante que dans son jeu. Ansel Elgort fait un très bon Tony. Il arrive avec sobriété et charme à offrir un contrepoids au personnage de Maria tout autant à l’aise dans les numéros chantés ou dansés. Ariana DeBose livre ici une de ses meilleures performances. Son personnage gagne en tragédie et se révèle être l'un des plus beaux protagonistes du casting. Elle fait d’America un des grands moments de grâce de West Side Story. Rita Moreno retrouve l’univers de West Side Story après avoir interprété Anita pour la première adaptation cinématographique. Ici, l'actrice campe le rôle de Valentina qui remplace le personnage de Doc. Veuve de ce dernier, elle héberge Tony tout en étant sa confidente. Elle livre une performance touchante qui ne laissera sans doute personne indifférent notamment quand elle reprend Somewhere !

@TheWaltDisneyCompany

 

Une belle manière de célébrer les 60 ans du film de Robert Wise en cette fin d’année.

 

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